Il y a mille façons d’éviter l’irréparable,
mille façons d’occuper ses mains.
Gosser du bois en est une...

De l’importance de gosser du bois est un chantier scénique où le réel affleure sans filtre et où le corps de la survivante devient territoire, archive et scène d’investigation. À partir de fragments de mémoire, d’un bestiaire absurde et d’images d’enfance trop vives pour être inoffensives, Corinne convoque le passé dans une performance intime, politique, troublante… et parfois étrangement drôle.
 

 À travers une mise en scène où Jésus cuisine des cupcakes, où un ours crochète des cacas, et où Mini Mouse sprinte pour ne pas s’effacer, le spectacle explore ce que la mémoire tente d’oublier. On y entend la voix de spécialistes des violences sexuelles sur les enfants, celles d’ex-offenseurs réhabilités, et celle d’une enfant qui cherche encore une sortie dans le labyrinthe glacé de son passé. On y entend surtout un long silence, celui d’un ours.

Sous des apparences bricolées et parfois volontairement naïves, la proposition pose une question fondamentale : où sont les allié.e.s dans le processus de prévention, de responsabilisation et de réparation face aux violences sexuelles ? Où sont les hommes, en particulier ? Où sont ceux ayant commis ces gestes, ou étant à risque d’en commettre, en particulier ? L’équipe de création cherche à faire une place à ces derniers, non pas en ennemis, ni en sauveurs, mais en interlocuteurs. En êtres faillibles capables de se transformer. En compagnons d’un chemin long, inconfortable, mais nécessaire.